Critique par Anne Berthod
La chanteuse et violoncelliste de 24 ans est née à Cuba, mais s’il fallait fouiller ses origines pour décrypter son univers, ce serait plutôt du côté de ses parents, tous deux musiciens. Élevé à Paris pendant la dictature de Pinochet, puis émigré à Cuba et en Espagne, son père a composé la moitié de son répertoiren&. E ni. : des chansons d’amour pour l’essentiel, piochées dans le grand corpus populaire hispanique, qu’elle relit la voix en fleur et l’archet mutin, sur des airs familiers de habanera cubaine (le thème du Basque Sebastián Iradier, repris par Bizet dans Carmen), de bossa-nova ou de comptines sud-américaines. Rien d’hétéroclite pour autant dans cette latinité éclatée. Passée par les conservatoires de La Havane, de Barcelone et de Paris, la protégée de Vincent Segal a épuré le propos amorcé sur l’EP Alma. Seule avec son violoncelle, elle cultive l’ingénuité des premiers émois et l’espièglerie primesautière de pizzicati maîtrisés, mais jamais démonstratifs. Ses reprises sont d’une grande fraîcheur et leur maturité, des plus prometteuses.
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