Deux jours à Vienne, deux coups de cÅ?ur. Pour des jeunes artistes qui font souffler un vent de fraîcheur sur le jazz : le trio anglais GoGo Penguin, qui nous a impressionnés par sa virtuosité et sa puissance, et la chanteuse et violoncelliste cubaine Ana Carla Maza, qui nous a enchantés, tant en solo qu'en duo avec son homologue français Vincent Ségal. Ce dernier, qui a accompagné notamment Sting et -M-, voit en elle « l'avenir du violoncelle ». On le comprend après avoir vu la demoiselle revisiter « la Javanaise », de Gainsbourg, et jouer ses propres chansons dans notre camping-car, assise sur le siège du conducteur. Son interprétation de « Te me fuiste » était bien à son image : charmante, pétillante, espiègle, libre.
A tout juste 20 ans, la fille du célèbre pianiste chilien Carlos Maza a déjà tout d'une grande. Il faut dire qu'elle a de la bouteille. « Quand j'avais 4 ans, ma voix figurait sur un disque de mon père ; à 8 ans, je découvrais le violoncelle et à 10 ans je faisais mon premier concert avec mon père au festival de jazz de La Havane. Depuis, j'ai fait cinq disques et autant de tournées avec lui. » Mais c'est la première fois qu'Ana était à Jazz à Vienne. « Y jouer avec Vincent Ségal, dont j'essayais en vain de reproduire les partitions quand j'étais enfant, est un bonheur. »
Depuis deux ans, la Cubaine vit à Paris, où elle vient de finir le conservatoire. « C'est une belle histoire d'être accueillie par la France, comme mon grand-père, qui était exilé chilien. » Elle a déjà tourné avec plusieurs artistes français, de l'orchestre de l'Opéra Toulon Provence Méditerranée à Jean-Louis Aubert, qui lui « a aussi appris beaucoup de choses ».
Ana Carla Maza chante "Te me fuiste"
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